Lors de l’installation du nouveau gouvernement dirigé par le Premier ministre Alix Didier Fils-Aimé le samedi 16 novembre 2024, un détail marquant a retenu l’attention : l’absence de l’ancien Premier ministre Garry Conille et de plusieurs ministres sortants. Seule Dominique Dupuy, ex-ministre des Affaires étrangères, a participé activement au processus de passation de pouvoir, démontrant un sens aigu de responsabilité et de devoir envers l’État.
Un départ exemplaire au Ministère des Affaires étrangères
Peu après la cérémonie officielle, Dominique Dupuy s’est rendue au Ministère des Affaires Étrangères pour assurer la passation avec son successeur. Dans son discours de départ, elle a mis en lumière ses quatre mois de service à la tête de cette institution stratégique.
« Lorsque la patrie vous appelle, vous n’avez pas le choix », a-t-elle déclaré.
Plus loin, parmi ses réalisations majeures, elle a mentionné le dépôt de six décrets au Conseil des ministres pour améliorer le fonctionnement du ministère, la promotion des femmes, renforçant leur rôle dans la diplomatie haïtienne et une politique active de lutte contre la corruption. Elle est illustrée par sa demande à tous les chefs de mission de déclarer leur patrimoine.
Ces initiatives, bien que limitées dans le temps, témoignent d’une volonté de réformer une institution souvent critiquée pour son inefficacité, estiment des commentateurs de l’actualité politique haïtienne.
L’absence de plusieurs ministres non reconduits et de l’ancien Premier ministre Garry Conille contraste fortement avec l’attitude de l’ancienne chancelière haïtienne. Ce manque de participation soulève des questions sur l’importance accordée à la transition gouvernementale par certains responsables sortants.
Cette situation a également été l’occasion pour Dominique Dupuy de se distinguer, de renforcer sa réputation en tant que servante de l’État déterminée à remplir ses obligations.
La transition entre deux gouvernements est un moment clé pour assurer la continuité des politiques publiques. Le geste de l’ancienne ministre des affaires étrangères montre que, même dans un contexte politique souvent marqué par des tensions et des divisions, il est possible de servir l’intérêt national avec dignité, selon Jefferson Messidor, politologue.
Alors que le gouvernement d’Alix Didier Fils-Aimé entame son mandat la semaine écoulée, le pays attend encore avec impatience des actions étatiques pouvant ramener la paix dans les pays, notamment dans le département de l’Ouest où les groupes armés contrôlent plus de 80% de Port-au-Prince et ses communes voisines.