À travers des vidéos virales sur les réseaux sociaux, les chefs de gangs faisant partie de la coalition “Viv Ansanm” continuent de prôner leurs luttes acharnées contre l’État haïtien, tout en évoquant leur désaccord avec la politique appliquée par ce dernier.
Pendant ce temps, la population de la zone métropolitaine de Port-au-Prince et des zones voisines fuit ses maisons quotidiennement depuis tantôt 17 octobre 2024, à cause des assauts des gangs.
Depuis plus de dix jours, les habitants de la zone métropolitaine connaissent à nouveau des soirées cauchemardesques. Les gangs, montrant leur engagement à s’attaquer au système de l’État, continuent de les pourchasser sans tenir compte des plus vulnérables.
En effet, dans la matinée du samedi 26 octobre, la coalition des individus illégalement armés, identifiés sous le nom de “Viv Ansanm” a pris le contrôle définitif d’une importante partie du quartier de Solino, qui s’est battu corps et âme depuis deux ans contre les attaques perpétrées par les groupes armés. Les milliers résidents de ce quartier situé à quelques mètres du palais national, ne cessent de solliciter de l’aide auprès des forces de l’ordre, qui, selon eux, les ont livrés aux mains de ce groupe d’adolescents responsable de cette attaque, qui maintiennent la pression depuis plus d’une semaine.
Par ailleurs cette situation, qui n’est qu’une suite des assauts de février dernier, n’est toutefois pas différente de celle de Tabarre, où, depuis deux semaines, des habitants continuent de fuir leur domicile face aux attaques du groupe armé “Kraze baryè”, opérant à Torcel et dans les environs de l’ambassade américaine en Haïti. Pas la peine de continuer à mentionner sans cesse, les zones de Martissant, Carrefour-Feuille, Mariani et les communes de Cabaret, Gressier, Croix-des-Bouquets, Ganthier, entre autres qui sont, pour la plupart, déjà sous le contrôle total des gangs depuis plusieurs années.
Pas plus tard que la semaine dernière, les habitants de l’Arcahaie ont vécu cette même situation, suite à des attaques sanglantes menées par le groupe de gang de Canaan, localité située à l’entrée nord de la capitale haïtienne.
Toutes ces attaques armées surviennent près d’une vingtaine de jours après l’exécution de plus de 70 civils par un groupe de gang du département de l’Artibonite, à seulement quelques kilomètres de la ville historique de l’Arcahaie, où les habitants sont désormais sous tension.
Alors que le gouvernement en place avait annoncé de grandes mesures contre les gangs depuis son entrée en fonction, il y a environ cinq mois, le phénomène de l’insécurité est devenu de plus en plus répandu. D’ailleurs, les forces de sécurité dirigées par le Kenya, présentes en Haïti depuis plusieurs mois, n’apportent rien de nouveau, sinon que d’augmenter le nombre de personnes vivant sur le territoire. Aucun foyer de gang n’a été détruit, pas même l’un des grands axes routiers n’est récupéré depuis leur arrivée.
La population civile, qui vit au jour le jour, est pour le moment sous le choc. Elle s’attend sans délai à n’importe quel type d’action horrible de la part des gangs, dans un pays où l’État est presque inexistant.