Un total de 500 enfants, dont des bébés nés de parents haïtiens, ont été déportés illégalement, sans l’accompagnement de leurs parents, par la République dominicaine depuis le début de l’année 2024, a informé Rémy Occéan, Coordonnateur de l’Institut du Bien-être Social et de la Recherche (IBESR) du Nord-Est.
Dans une interview accordée à Top Média Haïti ce mercredi 25 septembre 2024, M. Rémy a révélé que, depuis le début de ce mois de septembre, un total de 59 enfants ont été remis aux autorités haïtiennes par des soldats Dominicains, à la frontière entre les deux pays de la région Caraïbe.
Arrivés en Haïti sans leurs parents, ces enfants sont pris en charge par le Groupe d’Action et de Recherche pour le Bien-être Collectif (GRABEC). En attendant la fin des recherches pour retrouver leurs familles, ils sont placés dans une maison de transit, et bénéficient d’une assistance médicale, psychologique et d’autres services essentiels.
Manque de moyens pour aider les enfants
Face à cette situation, le Coordonnateur de l’IBESR s’est dit très préoccupé par le manque de ressources, un problème fondamental auquel font face les institutions d’accompagnement. « GRABEC n’a plus les moyens nécessaires pour prendre soin des enfants. Actuellement, nous avons du mal à continuer à les soutenir. Nous demandons au gouvernement haïtien de faire des enfants une priorité en allouant plus de fonds budgétaires à l’IBESR », a déclaré Rémy Occéan.
Plus loin, le Coordonnateur a lancé un appel urgent à toutes les institutions de protection des droits humains pour qu’elles interviennent à la frontière haïtiano-dominicaine, à Ouanaminthe, afin de répondre à la situation critique des citoyens haïtiens déportés par les autorités dominicaines.
Tenant compte des conventions relatives aux droits de l’enfant signées par les deux pays de l’île d’Haïti, M. Rémy Occéan a qualifié les actions des autorités dominicaines d’illégales, comparant cela à une véritable chasse aux Haïtiens, qui jouent en rôle majeur dans l’économie dominicaine.