Suite à une attaque sanglante menée par des individus illégalement armés, identifiés comme des membres du groupe criminel dénommé “Gran Grif”, tôt ce jeudi 3 octobre 2024 à Pont-Sondé, Bas Artibonite, pas moins de 70 personnes ont trouvé la mort et plusieurs dizaines d’autres sont gravement blessées.
Le soleil ne se levait pas comme d’habitude dans la localité de Pont-Sondé, commune de Saint-Marc située dans le département de l’Artibonite, ce jeudi. En effet, des individus lourdement armés ont ouvert le feu et tué plusieurs dizaines d’habitants de la zone. Femme, homme et enfant, personne n’a été épargné lors de ce carnage revendiqué aussitôt par le groupe armé, qui a également incendié une quarantaine de maisons et des véhicules.
Cette situation a provoqué un déplacement massif vers la place publique Philippe Guerrier, située au centre-ville de Saint-Marc, ainsi que dans d’autres zones avoisinantes.
Le gouvernement promet des réponses
En réponse à cette exaction du groupe criminel, le Premier ministre haïtien, Dr. Garry Conille, s’est rendu sur les lieux, à Saint-Marc, et a promis des mesures proportionnées contre les individus responsables du massacre de près d’une centaine de civils non armés.
Depuis jeudi, les autorités policières avaient signalé la présence de policiers de l’Unité Anti-Gang (UTAG) et d’autres corps de l’institution à Pont-Sondé pour tenter de reprendre le contrôle de la situation. Pour renforcer leur capacité, des policiers kenyans de la MMSS et d’autres de la police haïtienne ont rejoint, par voie terrestre, ceux qui étaient déjà sur le terrain.
En plus de renforcer la présence policière, le directeur départemental de la Police dans le département de l’Artibonite, Paul Ménard, a été remplacé dans la journée par le commissaire divisionnaire Caleb Exantus.
Par ailleurs, le Haut-Commissariat de l’Organisation des Nations Unies (ONU) a exprimé ce vendredi son horreur face à cet incident tragique, qui a causé beaucoup de pertes en vies humaines et de nombreux déplacés. L’ONU a également souligné la nécessité urgente de renforcer la Mission Multinationale de Soutien à la Sécurité (MMSS), présente dans le pays depuis quatre mois.
Un incident qui aurait pu être évité
Cette action n’est pas la première du groupe criminel. Selon un citoyen de la zone contacté par Top Média Haïti, ces individus ont l’habitude de tuer ou d’enlever des habitants du quartier. D’ailleurs, quelques jours auparavant, le groupe armé avait annoncé publiquement qu’il compte mener des attaques violentes contre la population. Cependant, aucune action n’avait été entreprise par les autorités locales ou de l’État central pour empêcher le massacre.
Pas plus tard que la semaine dernière, le département du Trésor des États-Unis avait sanctionné Luckson Elan, chef du groupe de gang “Gran Grif”, et l’ex-député de la commune de la Petite-Rivière de l’Artibonite, Victor Prophane, pour leur implication dans la violence et les violations des droits humains en Haïti. Ce drame survient alors que les écoliers de Saint-Marc entamaient leur troisième jour de classe pour l’année académique 2024-2025, fraîchement lancée par le Ministère de l’Éducation Nationale et de la Formation Professionnelle (MENFP), dans un pays où les résultats des examens officiels sont souvent décriés ces derniers temps.
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